Le Collectif Européen s’est réuni à Grand-Bigard
Pierre Collet
Publié dans CEM n°103 (6/2014)
Treize délégués des communautés de 6 pays se sont retrouvés du 4 au 6 avril à Grand-Bigard à l’invitation de Paul de Witte, coordinateur des groupes de base dans la partie flamande de notre pays. Ce fut comme d’habitude une agréable rencontre et une expérience riche de découvertes et d’enseignements.
Nous avons bien entendu commencé par échanger les nouvelles. Des brèves descriptions évoquées par les participants, j’ai retenu personnellement trois informations générales qui pourraient sembler paradoxales. Le première est chronique, pourrait-on dire, c’est une impression de stagnation et de vieillissement, et même chez certains de résignation. Ce n’est pas très agréable à entendre, ni à écrire, mais notre modèle de communauté et de participation aura peut-être fait son temps après avoir fait date… Mais une autre expérience est aussitôt mise en évidence dans certains pays plus que dans d’autres : c’est que ce modèle serait utilisé, voire copié, dans un certain nombre de structures dites ‘paroissiales’. Nous avions déjà vu cette interaction entre communautés de base et paroisses en Autriche, lors de notre rencontre en 2009. Nous savions que d’anciennes paroisses aux Pays-Bas étaient prises en charge ces dernières années par les laïcs sous forme de communautés dites ‘indépendantes’. Le même processus serait en train de gagner la Flandre et nos amis de Suisse font un constat assez semblable. Quelle serait la signification de ce ‘courant’ ? À chacun de l’interpréter sans doute, selon la situation locale et d’après son propre cheminement… L’autre information qui m’a interpellé est l’insistance sur le vécu œcuménique des communautés, en particulier en Suisse (mais c’est aussi le cas aux Pays-Bas) : des communautés dont les membres sont catholiques ou protestants, qui le reconnaissent, mais qui ne tiennent pas à ce que leur rassemblement soit marqué au sceau de l’une ou l’autre ‘appartenance’… Cela donne à réfléchir.
Deux sujets devaient retenir plus particulièrement notre attention. Il nous fallait décider si nous entrions ou non dans le comité d’organisation d’un événement que préparent des mouvements ‘réformateurs’ à l’occasion du 50e anniversaire du Concile Vatican II. Massimiliano Tosato nous représentait à la réunion d’élaboration à Rome au mois de mars dernier, et sur base de ses informations et après une brève discussion, nous avons choisi de nous abstenir pour deux raisons principales : la première est que nous nous sentons assez éloignés des thématiques retenues jusqu’ici, trop orientées sur les aspects institutionnels, la seconde est que nous ne pensons pas disposer des ressources humaines et financières suffisantes pour entrer dans ce comité. Cette décision est certainement discutable. Elle ne préjuge évidemment pas de la participation des groupes nationaux à l’événement, encore moins des membres intéressés dans nos communautés.
L’autre sujet était la préparation de notre rencontre européenne de l’automne prochain. Nous nous sommes assez facilement mis d’accord sur les apports des uns et des autres, chaque région choisissant un champ de libération que nous rattachons à la Bonne Nouvelle de Jésus. Pour la soirée, Paul De Witte avait invité quelques membres de groupes de base avec qui nous avons pu faire agréablement connaissance.
Et dimanche matin, nous sommes partis visiter les lieux retenus pour la rencontre et notre surprise n’a pas été feinte ! Les locaux de la paroisse de Buizingen se prêtent à merveille à ce que nous désirons et nous avons participé à une eucharistie paroissiale si expressive et si participative qu’on se serait cru… chez nous ! Tous les ingrédients sont prêts pour une rencontre européenne de grande qualité : on y attend au moins une vingtaine d’Espagnols, autant de Français et d’Italiens et presqu’autant de Suisses et d’Autrichiens. Des Hollandais aussi, sans doute. Les Belges, flamands et wallons, seront nombreux, n’est-ce pas ?
Pierre Collet (Hors-les-murs)
