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Après la journée des communautés de base le 29 septembre à Namur : Écho…

Jacqueline De Cat - Hansen
Publié dans CEM n°125 (12/2019)


Déjà accrochée par l’annonce de cette rencontre – Créer du commun : Réinventer nos solidarités – qui promettait une approche constructive et des projets où tout un chacun pouvait s’investir, j’y ai trouvé amplement réponse à mon attente.

Plutôt que des idées éloignées de nos vies concrètes, ce sont des initiatives généreuses et diverses qui nous ont été présentées dans les échanges. J’en reviens avec une vision renouvelée de la force de l’action collective bien pensée – « ensemble, on va plus loin ! » - et aussi beaucoup de questions.

Bravo à l’équipe organisatrice ! Nous étions une quarantaine de participants, venus de divers coins de la Belgique francophone. Le lieu bien choisi offrait toutes les possibilités utiles : l’auberge de jeunesse de La Plante, le long de la Meuse, est une ruche bourdonnante avec une variété de salles équipées pour des groupes. Même si, pour le repas de midi, l’équipe a dû gérer la présence simultanée d’une autre organisation, je trouve que cela s’est fort agréablement et joyeusement passé.

L’horaire était ambitieux. Bien cadrée, la journée a été dense et variée, alternant moments d’écoute et d’échanges en grand groupe, ateliers en petits carrefours, questions, synthèses, informations, célébration eucharistique puis amicale.

Deux intervenantes nous ont plongés d’emblée dans le concret.

Marie-Gabrielle Delcuve a expliqué son engagement dans le Forum des Simplicités, qui propose de découvrir un mode de vie alliant simplicité et bonheur. Mine de rien, n’y a-t-il pas là une piste de réponse, imaginative et accessible à tous, aux grands défis sociétaux d’aujourd’hui ?

Carla Goffi a évoqué son expérience en tant que famille d’accueil de migrants. Carla a articulé son exposé en fonction du travail en ateliers qui allait suivre sur nos liens solidaires, offrant ainsi à la fois le récit de son action et des conclusions sur ce que celle-ci construit. Riche expérience !

Ensuite répartis en quatre ateliers, nous avons répondu à cette question : « Dans les deux dernières années, quels nouveaux liens ai-je tissés dans le sens de construire et de consolider du commun ? »

J’ai été impressionnée par la diversité et l’inventivité des projets et engagements décrits. Chaque personne trouve à agir selon ses compétences et son lieu de vie. L’accent est surtout social, avec attention aux groupes défavorisés, isolés ou rejetés : il importe de retisser des liens, rendre de la dignité, ouvrir un avenir. Mais il y a aussi des projets neufs, liés à la nécessité de transition vers une société durable et plus juste, comme par exemple BEES Coop, la Coopérative bruxelloise, écologique, économique et sociale, « le supermarché géré par ses clients ».[1]

Réunis à nouveau, nous nous sommes lancés dans un premier échange sur cette récolte de projets solidaires, guidés par Joseph Pirson.

Avec sa compétence de sociologue engagé, très attentif aux questions actuelles, il a placé notre sujet dans un cadre plus large, avec beaucoup d’ouvertures et sans jargon rébarbatif. Qu’est-ce que créer du commun, comment faire, et quels sont les enjeux ? Lisez son article qui suit.

Puis ce fut le moment de l’Assemblée Générale, guidée par Alain Fohal. Il y avait cinq rapports, suivis de questions-réponses.

Gisèle Vandercammen a donné des nouvelles de la revue Communautés En Marche et surtout du site web. La revue, qui perd des abonnés vu leur grand âge, devrait avoir plus de publicité. D'autant plus que régulièrement des lecteurs font part de leurs encouragements et de leur satisfaction quant au contenu de la revue. Quant au site, il faut impérativement le rendre plus vivant. D’abord, recevoir plus d’informations des différentes communautés avec aussi actualisation de la présentation de celles-ci. Aurait-on plus de rayonnement sur Facebook ? Il faut alors une personne compétente qui tienne les informations à jour et joue le rôle de modérateur: l’appel est lancé ! Offrir une version informatique de la revue présente des avantages, comme la facilité d’ouvrir directement les liens hypertextes cités, mais il faut garder la version papier que beaucoup préfèrent. La version électronique de la revue est disponible sur le site des communautés de base[2] quel- jours après sa parution papier. Pourquoi ne pas proposer les deux ?

Pierre Collet a évoqué le Collectif Européen, et nous a dit combien les rencontres y sont intéressantes. Tous les cinq ans, un large groupe de personnes membres de communautés de différents pays d’Europe occidentale se réunissent quelques jours. Pierre déplore le peu de participants belges : appel lancé !

Chaque année, les délégués de chaque pays se rencontrent. Deux propositions ont émergé de leur dernière réunion : primo, enquêter sur ce que l’expérience des communautés a apporté et qu’on aimerait transmettre – un questionnaire a été établi et les communautés devraient y répondre d’ici février 2020 – et secundo, s’inspirer de l’élargissement à tous les groupes de bases et de la manière de rendre l’information publique comme le font la Flandre et les Pays-Bas qui ont réalisé une sorte de cartographie de ces groupes de base.

Marie-Gabrielle Delcuve a annoncé qu’après quatre ans, elle terminait la représentation des communautés de base qu’elle assurait auprès du Conseil Interdiocésain des Laïcs et qu'elle ne désirait pas accomplir un deuxième mandat. On a déjà évoqué dans le bulletin les difficultés que rencontre cette plateforme depuis quelques années. Il y a trois à quatre réunions par an, à Namur. Faut-il une nouvelle personne pour nous représenter ? Les avis sont partagés sur la nécessité d’y prendre part. On sait que dans une plateforme de coordination on est amené à travailler sur des compromis – forts et audacieux de préférence. Mais si le fonctionnement actuel et certains textes et prises de position ne correspondent vraiment pas à ce qu’on pense dans les communautés de base, cela a-t-il un sens de continuer ? Ne vaut-il pas mieux s’en retirer ? Marie-Gabrielle pense qu’il y a un petit espoir d’évolution positive… Par ailleurs d'autres membres du CIL lui ont exprimé le souhait de voir les communautés maintenir leur présence. Ou alors, donnons une sorte de préavis avec des exigences précises, ce qui donnerait plus de poids à notre désaccord.

Pierre, sur le point de vue international, nous renvoie à la lecture de ses rapports dans le bulletin. Il souligne l’importance du Réseau Européen Églises et Libertés, biais par lequel nous sommes représentés à Strasbourg à la conférence des OING. C’est le seul endroit de contact entre monde associatif et instances politiques au niveau européen. Il n’y a plus que Sylvie Kempgens et lui qui y participent…

Enfin, Alain Fohal nous présente les comptes de 2018. La situation est saine.

Au titre des points divers, on évoque la lutte pour garder ouverte l’église du Béguinage à Bruxelles, en l’absence de prêtre nommé. Plusieurs groupes ont mis sur pied une vision alternative et pluraliste très intéressante, dont une communauté de base représentée ici par plusieurs de ses membres.

Joseph Pirson résume et relance une dernière fois le thème du jour, avec cette fois l’invitation à des partages singuliers, par groupes de trois. Quels sont les éléments motivants pour nos engagements ? L’on souligne la force qui vient des groupes, et la visibilité qu’ils apportent. Mais viennent aussi de lancinantes questions : quelle relève y a-t-il pour nos communautés de base vieillissantes ? Qui vend leur potentiel ? Comment arriver à ce qu’elles ne meurent pas ?

Joseph conclut en soulignant l’importance de la prise de parole au niveau collectif et local. Et j’ai fort apprécié cette idée que l’esprit, et les forces de changement qui animaient la jeunesse des années 68 (celle de la plupart d’entre nous !) trouve un écho dans l’engagement impressionnant des jeu-nes et même très jeunes actuellement. Belle note finale d’optimisme.

Après quoi, célébrer ensemble venait nous réunir profondément dans ce qui inspire nos actions et nos projets, et ouvrir notre horizon. Sylvie et Pierre avaient préparé des textes où l’expression juste de ce que nous vivions les rendait inspirants, sans oublier une importante place à l’expression de cha-cun au moment où il apportait sa bougie. Sylvie avait choisi de nous faire entendre une très belle version de la Misa Criolla.

Un délicieux goûter organisé par Gisèle pour fêter ensemble ses allègres 85 ans a offert une très heureuse et sympathique façon de clôturer la journée.


Jacqueline De Cat - Hansen (Communautés de Base)

Notes :

[1] http://bees-coop.be/  . Voir aussi le compte rendu des groupes de travail.

[2] https://sites.google.com/site/ccbwabru/





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