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Lutter contre les inégalités au nom d’une éthique commune ?

Joseph Pirson
Publié dans Bulletin PAVÉS n°65 (12/2020)

La pandémie nous renvoie à nos fragilités humaines trop souvent occultées par une confiance inébranlable dans les progrès techniques. Elle nous place également face aux défis de la réparation et de la construction d’un monde où chaque humain puisse trouver sa place dans un souci large des écosystèmes : la situation actuelle montre largement la disparité des situations des ménages. Des penseurs comme Edgar Morin ont, plus clairement que je ne pourrais le faire, mis en évidence la réalité de cet accroissement des inégalités dans le contexte actuel : taille du domicile, disponibilité des outils technologiques, répercussion des surcoûts énergétiques sur le budget des ménages en situation de confinement.[1]

Par ailleurs nous ne pouvons plus nous satisfaire aujourd’hui d’un simple appel général à la solidarité ni d’une réduction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme à un catalogue dégoulinant de bons sentiments quasi pieusement exprimés chaque 10 décembre avant d’être remisés pour un an. Dans une précédente livraison de la revue j’ai fait référence au dernier ouvrage de Francis Wolff en évoquant à ce propos un point essentiel de sa réflexion : la référence à la rationalité dialogique, c’est-à-dire la capacité humaine d’entrer en relation, d’argumenter en vue de reconnaître et d’intégrer les autres à ce que nous nommons humanité et citoyenneté.[2] Dans l’expérience des collectifs humains, l’agencement des interactions, les processus de coopération conflictuelle servent à construire des dispositifs démocratiques. La relation entre combats sociaux et références éthiques nécessite une approche des manières différentes d’appréhender les inégalités socioéconomiques avant d’aborder les enjeux de la construction d’une éthique sociale et de croiser certaines pistes d’intelligence collective et d’action organisée où se combinent le rôle des associations et des régimes d’action publique.

Des pauvres : il y en aura toujours, mon bon monsieur…

Régulièrement l’importance de la lutte contre les inégalités est contestée pour un simple motif : « De toute manière, des pauvres il y en aura toujours ». Certaines personnes ne se privent d’ailleurs pas de rappeler : « Jésus-Christ a dit : "les pauvres vous les aurez toujours avec vous"… De manière plus élaborée, d’autres raisonnements consistent à rappeler que le don de la même somme déterminée à tout le monde connaîtrait des évolutions différentes : le gain supplémentaire, la thésaurisation, ou le gaspillage. Nous voici replongés dans une lecture fondamentaliste de la parabole des talents, le mantra du "qui veut peut" où l’accent est mis sur la responsabilité individuelle des plus pauvres !

Un premier enjeu est certes d’observer et de reconnaître la disparité des conditions et les différences de départ, dès la naissance, au plan de la santé, de l’âge, des conditions de naissance, d’environnement familial et social des individus. Toutefois l’erreur est de confondre ces situations de départ, de fait inégalitaires, et de récuser l’importance d’un travail à réaliser dans toute société qui se prétend démocratique. En d’autres termes, les différences de condition sociale deviennent insupportables quand elles conduisent de plus en plus de ménages vers la précarité absolue, c’est-à-dire un ensemble de difficultés objectives pour se loger, se nourrir, avoir accès aux soins de santé, à l’éducation et à la culture.

Une erreur souvent commise est de réduire la société à l’addition des individus comme l’ont fait les penseurs du néolibéralisme dès la fin de la seconde guerre mondiale : Friedrich Von Hayek, Milton Friedman, Karl Popper pour ne citer que ceux-là. Pour le sociologue Alain Caillé interrogé en mars 2020 pour la revue Marianne, cette idéologie repose sur six propositions fondamentales : « Disons, de manière idéal-typique, que ce nouveau dogme repose sur les six postulats suivants : 1. La société n’existe pas, il n’y a que des individus. 2. L’avidité, la soif du profit est une bonne chose. "Greed is good". 3. Plus les riches s’enrichiront et mieux ce sera, car tous en profiteront par un effet de ruissellement. 4. Le seul mode de coordination souhaitable entre les sujets humains est le marché libre et sans entraves, y compris le marché financier et spéculatif, autorégulé. 5. Il n’y a pas de limites. Toujours plus, c’est nécessai­rement toujours mieux. 6. Il n’y a pas d’alternative. » [3]

Alain Caillé le souligne également :  cette idéologie n’a pas de consistance théorique ou empirique, mais elle n’est pas pour autant réfutée avec constance et précision et elle a causé un dégât depuis les années 1980, y compris au sein des formations politiques dites progressistes, en particulier après la chute du mur de Berlin en 1989. Les six postulats énoncés plus haut ont été martelés par l’équipe de Margaret Thatcher et Donal Reagan dans les années 1980 et sont encore rappelés aujourd’hui avec force par Donald Trump ou Jaire Bolsonaro pour ne citer que ces leaders : ils réduisent les politiques nécessaires à la liberté mercantile et nient la capacité d’agir de manière globale. Selon ces discours celles et ceux qui perdent ne font rien pour sortir de leur condition et "il suffit de traverser la rue pour trouver du travail" comme l’a énoncé le président d’un État proche.

En 1944, un autre économiste, Karl Polanyi, a écrit un ouvrage fondamental d’analyse socioéconomique : la société entière est considérée à l’aune du marché et les relations de travail elles-mêmes y sont intégrées (on parle bien de "ressources humaines" ou de "capital humain") Il montre également comment le populisme est l’autre face d’un libéralisme totalitaire et d’un affaiblissement des sociétés démocratiques.[4] Dans ce contexte, il n’est pas rare de voir des groupes sociaux fragilisés appeler à se regrouper autour de personnalités fortes, messianiques qui sont capables d’aplanir les difficultés et de réencastrer à leur manière l’économie dans le social. Dans les banlieues délaissées, dans les villes de taille moyenne et les campagnes éprouvées par la récession économique, un certain nombre de personnes se laissent séduire par le leurre de personnes « qui pensent comme nous, n’ont pas peur de réagir contre l’ordre établi ni de ruer dans les brancards ». On connaît le succès au sein même de l’Union européenne de personnes comme Orban ou de leaders de l’extrême droite dans nos pays d’Europe occidentale.

Au plan de la politique globale, nous observons également une autre tendance prégnante, en particulier dans l’Union Européenne : celle de gouvernements des pays dits du Nord de l’Europe qui se présentent en bons gestionnaires, à l’inverse de ceux des États du Sud, quasi par nature imprévoyants et dépensiers. Il est intéressant à ce propos de relire les chroniques de Thomas Piketty, rassemblées il y a peu en un seul ouvrage : l’attitude vis-à-vis de l’Espagne ou de la Grèce en est un exemple éloquent.[5] Piketty émet une critique forte et argumentée vis-à-vis de la théorie du ruissellement : selon cette doctrine, c’est en favorisant la classe supérieure et en réduisant les impôts sur la fortune que l’on permet la création d’emplois et l’enrichissement progressif de toute la population.[6]

Nous gardons la capacité de refuser la réduction de la société à une somme d’individus. Si nous considérons comme tel le collectif social, nous pouvons observer une profonde différence des situations aux plan financier, social (la surface de relations) et culturel (niveau d’éducation et de formation). A l’intérieur même de l’économie de marché, des économistes de renom comme Amartya Sen[7] et Joseph Stiglitz[8] mettent en évidence l’importance de la lutte contre les inégalités dans l’intérêt même de la cohésion sociale, sans s’appuyer sur le mythe d’une redistribution miraculeuse des richesses d’une minorité de nantis.

Il est intéressant de constater que les critiques les plus virulentes considèrent que des experts comme Stiglitz s’attaquent à la « productivité, source de richesses » et « favorisent les paresseux plutôt que les gens entreprenants ». Ces attaques négligent les conditions effectives d’exercice des libertés (les "capabilités"), les capacités qui permettent effectivement le sens d’initiative et l’esprit d’entreprendre au service d’un plus grand nombre.[9]

Cette démarche met bien à l’œuvre la raison en dialogue mise en évidence par Francis Wolff : la responsabilité humaine est partagée et la possibilité d’agir au nom de l’universel. Je vais détailler quelques composantes qui paraissent essentielles à cet effet.

L’éthique : une démarche à trois dimensions

Quand nous parlons d’éthique universaliste nous faisons référence à la Règle d’Or commune à différentes religions et sagesses : « Aime ton prochain comme toi-même ». Dans la modernité occidentale, cette Règle a été énoncée par Kant sous la forme suivante : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen »[10]. Ce principe présenté comme impératif catégorique repose sur la considération des autres personnes comme dotées d’une capacité commune de réflexion et de dialogue sur laquelle repose la même dignité en humanité. C’est sur cette base qu’a notamment été rédigée en France la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen le 26 août 1789, ou son parallèle en Wallonie, la Déclaration de Franchimont le 16 septembre 1789 (après la révolution liégeoise du 18 août 1789).

Littéralement le terme « valeur » signifie ce qui a du poids, ce qui est perçu comme important, ce qui est moteur par rapport à d’autres choix possibles. Comme humains, nous développons des arguments pour expliquer et motiver nos choix. Nous pouvons observer des choix qui vont jusqu’à l’opposition, ce que l’on appelle les conflits de valeurs. La mise en place d’une démarche éthique s’articule entre le jeu de la raison pratique, de l’intérêt affectif et des engagements. La raison humaine permet en effet de mettre des mots à la place de la violence : c’est lorsqu’il n’y a plus de conflit possible qu’éclate la guerre dont le but est de supprimer l’adversaire et de soumettre d’autres humains à la volonté des plus forts. Par rapport aux choix à opérer en société, certaines personnes mettent en premier lieu la liberté d’entreprendre ; d’autres estiment davantage la volonté égalitaire. Or, si l’on se réfère par exemple à la devise fondatrice de la république en France, il paraît difficile d’affirmer la liberté comme valeur de base sans l’articuler avec l’égalité (qui est condition d’exercice de la première) et la fraternité (la liberté partagée) : en d’autres termes, ma liberté ne s’arrête pas mais se prolonge dans celle de l’autre.

Par ailleurs, nous ne sommes pas simplement des êtres de raison stratégique, de calcul froid ou de désintéressement argumenté. Nous vivons avec des affects, des désirs et des rejets. Il n’y a pas d’éthique sans affectivité, sans émotions : la vie est faite notamment d’intérêts, de passions, d’attentes et de déceptions. Le philosophe Emmanuel Levinas a rappelé que l’humain s’engage pour des visages et pas simplement pour des causes intellectuelles. Il est important dès lors d’être à l’écoute de ce qui nous met en route, nous retient, nous attire et nous dégoûte : d’où viennent nos coups de cœur, nos "coups de gueule" ? Qu’est-ce qui amène des personnes à s’engager pour faire vivre d’autres, mais aussi pour détruire, pour tuer ou refouler ? Qu’est-ce qui se vit au plus profond quand des personnes s’engagent auprès des réfugiés à Moria ou que d’autres les refusent et veulent les rejeter à la mer ? Pour le sociologue et philosophe Axel Honneth, c’est le besoin fondamental de reconnaissance qui nous motive comme humains et nous pousse à nous réunir mais aussi à nous déchirer.[11]

Par ailleurs il ne paraît pas possible de parler de démarche éthique si nous abandonnons un pôle essentiel : celui de l’engagement, de l’action. Faute d’actions concrètes, nous restons dans des rêves. Or le but de la réflexion éthique est bien de nourrir le sens de l’action, d’aider à construire un discours sur la pertinence de projets, d’initiatives, d’attitudes individuelles et collectives, sans vivre dans l’illusion de la pureté totale ou de solutions globales applicables sur le court terme. Dans la réalité de la vie sociale, le lien entre la reconnaissance de la dignité de chacune et chacun et la construction d’une société plus égalitaire passent par différentes pistes qui valent la peine d’être toutes explorées et combinées dans le rapport espace-temps.

Construire une éthique sociale en croisant les ressources 

De manière générale, sans doute un peu sommaire, il est bon de rappeler qu’il y a place pour des actes à court et à long terme, et pour des engagements individuels ou collectifs à différents niveaux. Sans engagements en tant que personne, ou avec d’autres, aucun changement n’est possible. Par ailleurs, sans volonté globale exprimée en termes politiques, par exemple la répartition équitable de la charge des dépenses publiques, pas de possibilité réelle de diminuer la pauvreté d’une partie importante de la population.

Nous pouvons observer à ce propos une convergence entre groupes d’origine confessionnelle différente.  De manière non exhaustive, le Centre d’Action Laïque (CAL) a lancé en novembre 2020 sa campagne "Égaux ensemble" par  un dossier à plusieurs dimensions.[12] Le Centre de Formation Cardijn (CEFOC) s’est centré dans les derniers mois sur l’action sociale dans un contexte de pandémie après avoir publié il y a deux ans déjà une analyse critique du "vivre ensemble", lorsque  celui-ci invoqué en forme de rengaine occulte les rapports de pouvoir et la dynamique des conflits.[13] La Commission Justice et Paix Wallonie-Bruxelles a proposé des voies  de réflexion et de projets pour débattre et mettre en place les actions indispensables à un agir solidaire et responsable.[14] Nous voici devant des défis économiques et écologiques à relever au nom d’une humanité commune, en tant que "terriens" pour reprendre une expression de Bruno Latour : nous sommes ancrés dans des territoires spécifiques et reliés à d’autres à travers les différentes Régions du monde.


Les actions à des niveaux local et régional, microsocial et mésosocial, renvoient à la manière dont des humains se regroupent au nom d’un "principe du commun" tel que l’a énoncé l’économiste américaine Elinor Ostrom, dont les travaux ont été relayés dans l’univers culturel francophone par Dardot et Laval.[15] Elinor Ostrom a analysé de manière détaillée aux États Unis, et dans d’autres pays, la gestion en commun de prairies et de forêts, les communautés d'irrigation, les droits relatifs à l'eau ainsi que les sites de pêche.[16] On peut à ce propos parler de processus d’intelligence collective, liés à une réelle pratique démocratique, dans la réflexion et l’action autour d’enjeux et de biens considérés comme essentiels : en l’occurrence l’accès à l’eau, aux terres ; on peut ajouter l’accès au logement, à l’éducation et à la santé. Il s’agit de s’interroger sur l’exercice effectif des libertés et pas simplement sur l’énoncé de valeurs qui demeurent purement théoriques.  

L’action organisée dans des politiques publiques se relie à l’action volontaire et le rôle des associations qui, de manière quotidienne, travaillent avec des personnes et des groupes dans une logique de lutte contre les causes de pauvreté, même si l’aide urgente est nécessaire sur le court terme. Antoine Sondag, (ancien secrétaire de la Commission Justice et paix en France), qui vient de nous quitter début novembre 2020, a bien mis en évidence la manière dont des États en Europe Occidentale, mais aussi dans d’autres Régions du monde ont pu, sinon éliminer, du moins réduire considérablement la pauvreté.[17] Ces résultats ne sont jamais acquis une fois pour toutes. C’est un des enjeux du développement durable et de l’écologie intégrale, telle qu’elle est revendiquée par le pape François dans les deux encycliques Laudato Sí et Fratelli tutti, mais aussi dans le Manifeste Convivialiste signé par plus de 300 personnalités de 33 pays.[18] Nous reviendrons par la suite sur ces différents documents ainsi que sur d’autres travaux de différents collectifs, notamment le Réseau International pour une Économie Humaine dont fait partie Église-Wallonie !


Joseph Pirson

Notes :

[1]  Voir notamment les propos d’Edgar Morin dans les Tracts de crise, Paris, Fayard, 2020, p. 404 et sv.

[2]  Francis Wolff, Plaidoyer pour l’universel. Fonder l’humanisme. Paris, Fayard, 2019

[3]  Qu'est-ce que le convivialisme, cette idéologie qui entend proposer une alternative au néolibéralisme ? in Marianne, 10/03/2020

[4]  Karl Polanyi, La Grande Transformation, Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, (1944) 1983 ; V. aussi Pierre Dardot et Christian Laval, Ce cauchemar qui n’en finit pas. Comment le libéralisme défait la démocratie. Paris, La Découverte, 2016

[5]  Thomas Piketty, Vivement le socialisme ! Chroniques 2016-2020. Paris, Seuil 2020

[6]  T. Piketty, « Trump, Macron : même combat » idem, p. 171-179 

[7]  Amartya Sen, Repenser l'inégalité, Paris, Points, 2012 (Points Economie)

[8]  Joseph Stiglitz, Le Prix de l’inégalité, Les liens qui libèrent, Paris, Contrepoints, 2012

[9]  On trouvera des réflexions plus globales sur Amartya SEN dans l’ouvrage du cardinal Reinhard Marx, Das Kapital. Ein Plädoyer für den Mensschen, München, Pattloch Verlag, 2008. V. en particulier Ökonomie für den Menschen. Marktwirsdchaft und Ethik, p. 65-78.

[10]  Emmanuel Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs, 2e section.

[11]  Axel Honneth a développé à plusieurs reprises ses analyses et réflexions dans son ouvrage fondamental Ein Kampf um Anerkennung, publié une première fois en 1992.  On lira avec profit les deux ouvrages d’articles traduits et publiés en français. Voir : Ce que social veut dire. I. Le déchirement du social ? Paris, Gallimard, 2013 et : Ce que social veut dire. II. Les pathologies de la raison, Paris, Gallimard, 2015.

[12]  Voir le dossier Précarité, Solidarité, Laïcité, Espaces de liberté, novembre 2020, p. 12-43

[13]  Pour en finir avec le vivre ensemble ? CEFOC Etudes, 2018

[14]  Trajectoires vers le bien commun. Boussoles pour des repères éthiques, Justice et Paix, Bruxelles, 2018

4  Dardot et Laval, Commun ; Essai sur la révolution au XXIe siècle. Paris, La Découverte, 2014. Cet ouvrage a été longuement présenté dans cette Revue en 2016 : https://www.paves-reseau.be/revue.php?id=1439

[16]  Elinor Ostrom, La gouvernance des biens communs. Paris, De Boeck, 2015

[17]  Antoine Sondag, On ne supprimera jamais la pauvreté, Eres, Collection Même pas vrai, 2005.

[18]  Second Manifeste convivialiste. Pour un monde post-néolibéral, Arles, Actes Sud, 2020




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