Publications

Rechercher les articles
par mot du titre ou mot-clé :

présentés par :

année et n° (si revue):

auteur :

Alpha, Bêta, Delta, Omicron !

Philippe Liesse
Publié dans Bulletin PAVÉS n°69 (12/2021)

En mai 2021, l’OMS a proposé une nouvelle dénomination pour les variants du SARS-CoV basée sur l’alphabet grec.

Aujourd’hui, dans le monde il y a une petite vingtaine de variants qui apparaissent dans les classements officiels, mais ces derniers ne reprennent pas tous les dommages collatéraux dont le premier au hit-parade pourrait s’appeler Ziza pour dire la zizanie engendrée au sein de la société par cette pandémie du coronavirus.

Et tel un virus, cette zizanie, creuse son chemin de manière insidieuse grâce à l’utilisation de mots dont la signification est bottée en touche par ceux qui les utilisent de manière à ce qu’elle ne vienne pas « déranger ». Ainsi, au cours de diverses manifestations, on a vu apparaître sur les calicots des termes comme démocratie, dictature, liberté, liberticide.

Si nous voulions confronter ces mots pour en dégager la vraie signification, nous pourrions peut-être envisager cette pandémie avec un peu plus de sérénité.

La démocratie est un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques au moins par le vote. Dans notre cas, celui d’une démocratie représentative, nous reconnaissons à une assemblée restreinte le droit de nous représenter et de prendre les décisions qui nous concernent.

La dictature est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans aucun frein ni contrôle émanant d’une loi ou d’une institution.

L’exercice du pouvoir signifie donc que le gouvernement a la capacité de contrôler et d’influencer nos comportements et nos activités, car nous l’avons mandaté pour prendre les décisions qui devraient assurer le meilleur « huilage » de la vie sociale.

S’opposer à des règles qui cherchent, bon gré mal gré, à assurer le « vivre ensemble » dans une crise sanitaire qui dure et qui dure, et affubler ces règles de non-respect de la liberté individuelle, c’est faire bien peu de cas du vivre ensemble, c’est en revenir au niveau du bac à sable : c’est pour moi, rien que pour moi !

Bon gré mal gré ? Oui il y a des secteurs touchés plus que d’autres ! Oui, la vie ne se réduit pas au biologique ! Oui, le progrès advient par essais et erreurs ! Oui, la recherche scientifique a besoin de temps et de sous ! Oui, nous pouvons regretter le manque de transparence et ce qui peut nous apparaître comme incohérent dans les mesures imposées !

Mais est-ce une raison pour retomber dans le « chacun pour soi » ?

Au niveau du code de la route, oserions-nous imaginer l’absence de feux de signalisation ? Le feu qui passe au rouge n’est-il pas une brimade de ma liberté ?

Le directeur de Sciensano, Christian Léonard, s’exprimait ainsi dans le cadre de l’émission QR Le débat : « La liberté individuelle n’a de sens que si elle est associée au mot responsabilité. »

Au cours de l’hiver 1954, une pandémie frappait durement le monde, celle de la pauvreté et des sans-abris. L’abbé Pierre a lancé sur les ondes un vibrant appel à la responsabilité et à la solidarité.  Une citation célèbre a fondé toute sa campagne : « La première règle avant d’agir consiste à se mettre à la place de l’autre. Nulle vraie recherche du bien commun ne sera possible hors de là. »

La liberté n’est donc pas à confondre avec le « chacun pour soi » ! Mais cette confusion n’est-elle l’occasion saisie par certains partis politiques extrémistes pour accuser les gouvernements de comploter contre la liberté ? N’est-elle pas aussi la grande maladie qui fait jouer certains à L’apprenti-sorcier » en disant du n’importe quoi ?

Ainsi, le vaccin ARN Messager serait un petit nouveau ! Trop récent ! Trop rapide ! Certains préfèrent attendre ! Mais attendre quoi ?

Quand on sait que les vaccins à acides nucléiques ont fait l’objet de nombreuses études précliniques et cliniques, s’étalant sur des décennies, contre des cibles variées dans le domaine des maladies infectieuses et de l’oncologie, on est en droit de se demander à quoi peut rimer une « attente » ?

Pourquoi les manifestations de protestation contre les mesures sanitaires drainent-elles autant de participants ? 35 000 personnes ! Même si ce chiffre ne correspond qu’à 0,31 % de la population, il pose surtout la question de l’individualisme qui gangrène notre société.

C’est sans doute ce même individualisme qui fait dire à certains que les vaccins ne sont qu’une occasion pour les firmes pharmaceutiques de se remplir les poches ! Ce langage n’est pas un argument, mais un moyen d’entretenir les réseaux sociaux et un prétexte pour alimenter une croyance. En effet, si les scientifiques peuvent tirer un certain profit de leurs découvertes, personne ne va exiger d’eux qu’ils travaillent gratis !

Et pourquoi épinglent-ils un cas d’une personne vaccinée atteinte du Covid si ce n’est pour mettre du grain au moulin de leur opposition aux mesures sanitaires ! Les scientifiques ont beau répéter que le vaccin n’est pas une assurance omnium contre la maladie, comme le port de la ceinture de sécurité en voiture ne met pas à l’abri d’un accident ! N’empêche, elle peut réduire considérablement les dégâts corporels en situation de crash !

« Ensemble » ? Oui, pour une liberté qui appelle la solidarité. C’était aussi le message fondamental de Jésus : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ».

Et cette vérité concerne notre « humanité », celle qui nous dit que nous ne sommes rien sans l’autre, sans les autres ! Une solidarité qui vient féconder la liberté, une liberté qui enfante la solidarité. L’une ne va pas sans l’autre !

Joyeux Noël à tous, en solidarité !


Philippe Liesse


webdesign bien à vous / © pavés. tous droits réservés / contact : info@paves-reseau.be

Chrétiens en Route, Communautés de base, Démocratie dans l'Eglise, Evangile sans frontières, Hors-les-murs HLM, Mouvement Chrétien pour la Paix MCP, Pavés Hainaut Occidental, Sonalux