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Guerre, politique et gros sous…

Éditorial

Philippe Liesse
Publié dans Bulletin PAVÉS n°72 (9/2022)

La vie coûte de plus en plus cher. Certains d’entre nous n’en croyaient pas leurs yeux lorsqu’ils ont découvert l’augmentation de la charge mensuelle qui leur était demandée pour les frais d’énergie ! Elle était doublée si pas triplée. C’est la faute à la guerre en Ukraine, ont chanté en chœur nos responsables.

Mais les fournisseurs d’énergie ont vu leurs intérêts partir dans l’autre sens ! Tiens ! La guerre pourrait-elle en enrichir certains tandis qu’elle en appauvrit d’autres ? Les chiffres[1] peuvent nous laisser muets. Un bénéfice net de 5 milliards d’euros chez ENGIE pour un semestre, 17 milliards d’euros chez EXXON pour un trimestre, 3,8 milliards d’euros chez ENI et 5,7 milliards d’euros chez TOTAL, toujours pour un trimestre. Les chiffres ne peuvent que donner la nausée à ceux qui doivent se battre pour simplement survivre ! Le secrétaire général de l’Onu n’a pas hésité à parler de « cupidité » des grandes entreprises de l’énergie qui se sucrent scandaleusement au détriment des plus pauvres en invoquant la crise provoquée par la guerre en Ukraine.

Si nos politiciens jouent aux vierges effarouchées, allant jusqu’à promettre une série de taxes sur les profits pour alléger la charge des consommateurs, ils réduisent au silence la ministre de l’énergie qui, dans le dossier de sortie du nucléaire, a eu « l’outrecuidance » de parler de taxation des profits. « Ce sont deux choses différentes », disent-ils. Et certains ont renchéri : « Le tarif social que nous avons instauré, c’est déjà pas mal. »

C’est tellement plus simple d’en rester aux grandes déclarations et aux belles promesses.

Au-delà des profits engendrés par certains et des retombées économiques désastreuses pour les plus démunis d’entre nous, la guerre en Ukraine engendre sur le terrain son lot de morts et de blessés, de destructions, de ruines, de terreurs.

Et parallèlement, c’est le temps de roulement des mécaniques. L’Otan et son renforcement semblent être le seul refrain pour assurer le salut d’un monde alors qu’en face, il apparait comme la bête à circonscrire dans une cage, car réel danger pour cette autre partie du monde.

Pendant ce temps, aux quatre coins du monde, la mise au point d’armes nouvelles fait les beaux jours de celles et ceux qui estiment que la guerre reste toujours l’activité la plus magnanime pour assurer leur propre survie. C’était déjà vrai au 12e siècle lorsque les combattants ont inventé l’arbalète. Il était fini le seul corps à corps, l’arme nouvelle pouvait envoyer la flèche à des centaines de mètres et traverser les cuirasses les plus dures. Aujourd’hui, c’est le tomawak et autre sarmat, guidés par des techniciens assis devant leur écran, qui détruisent et tuent, à distance "respectable". Ce sont les drones qui remplacent les chars d’assaut car ils ont le gros « avantage » de ne plus nécessiter un chauffeur exposé au danger.

Il y a bien quelques voix qui disent que seule la négociation pourrait assurer la survie de tous, mais ces voix sont vite étouffées par le bruit des armes qui génèrent le profit ciblé !

La paix, tout le monde y aspire ! Mais il faut surtout la construire, avec la justice comme truelle ! Le monde est en manque d’une main d’œuvre de paix. Quand Jésus apparait aux disciples, il leur dit : Paix à vous. (Jean 20,19). Une paix à construire, car il ajoute : Je vous envoie.


Philippe Liesse

Notes :
[1] Chiffres repris dans La Libre Belgique du 05/08/2022


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