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Visite de la mission H.L.M. au Brésil à diverses communautés de base (suite)

Carnet de voyage

Edouard Mairlot
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues

Suite de l'article du même titre publié sous http://paves-reseau.be/revue.php?id=2019


Brève relation de quelques rencontres que fit la mission H.L.M. au pays des Indes portugaises, appelé aussi Brésil, pour l'édification de ses lecteurs aux royaumes catholiques d'Europe.

 

C. Sao Paulo

1. Premières impressions de Sao Paulo

C'est Ottavio Berti, le prêtre brésilien qui, avec un autre prêtre brésilien, tient la paroisse de Virginal tout en étudiant à Louvain-la-Neuve, et qui avait rencontré Hors-les-Murs lors de notre dernière Assemblée Générale de février, qui nous reçoit. Mais il est accompagné de trois personnes. On découvrira qu'il s'agit d'un tout jeune ordonné prêtre, d'un autre qui vient de recevoir le diaconat, et d'une dame au faciès japonais très active dans la paroisse des deux premiers. Quelle chaleur ! Quelle disponibilité ! On découvre la ville de Sao Paulo. En s'étendant, elle a absorbé d'autres villes, et le tout compte 17 millions d'habitants. Les grands buildings abondent, ainsi que de usines, des entrepôts, de grandes surfaces (dont Makro et Carrefour). Entre eux, des habitations pauvres à très pauvres, et de vrais bidonvilles faits de planches et de tôles ondulées. On rate une sortie de la voie à quatre bandes que l'on suit. Cela nous coûtera une demi-heure de retard sur les autres.

Les deux jeunes, dont c'est la première paroisse, nous expliquent. Le prédécesseur était pour le renouveau charismatique. Un groupe important (200 personnes ?) s'est donc développé. Au Brésil, les évêques aiment peu le renouveau. Celui-ci se veut très autonome et ne se présente pas comme un mouvement d'Église, mais comme quelque chose qui naît spontanément. D'où l'autorité ne sait à qui s'adresser pour les rencontrer, voire les prendre en mains. Pour le prêtre local, par contre, c'est une solution facile aux problèmes d'argent. Ils en ont et sont généreux.

La paroisse compte aussi une communauté religieuse ancienne d'origine française où l'on dit la messe pour un certain public ...  et deux communautés de base. Ils en ont déjà découvert une troisième non mentionnée par leur prédécesseur.

C'est avec eux et Ottavio que l'on va vivre trois jours pleins.

2. Où la mission H.L.M rencontre le cardinal Arns

Ottavio tenait à cette rencontre. On profitera de l'eucharistie qu'il célèbre le dimanche soir à la cathédrale. On l'aborde donc quand il se dirige vers la sacristie. Il reçoit Ottavio chaleureusement, et nous voilà présentés, nous, la mission H.L.M. en route pour le Congrès des Prêtres mariés de Brasilia. Rien n'y fait. Il est heureux de nous saluer. On parle un peu et il nous encourage à faire du bon travail au Congrès dont il connaît l'existence. Il accepte sans hésiter que l'on prenne une photo où il est parmi nous.

Rétrospectivement, ce bon accueil devait prendre sa valeur. Durant et autour du Congrès, il n'y eut aucun contact positif avec aucun évêque ni prêtre du ministère. Sagement, le Congrès se réunissait dans des locaux officiels pour éviter toute pression possible. On ne put célébrer l'eucharistie finale dans aucune église de Brasilia. Et pour ne pas compliquer les choses avec l'évêque du lieu - un bon conservateur - il n'y eut pas concélébration entre nous mais simple célébration présidée par un évêque marié argentin, donc étranger. On nous assura qu'il y avait eu des pressions très précises de Rome pour que personne, ni prêtre ni évêque, n'ait contact avec le Congrès.

3. Rencontre avec des personnes engagées dans une paroisse

Il s'agit de la paroisse que quitta Ottavio Berti il y a un an pour venir à Louvain-la- Neuve. Chacun se présente. La liste de leurs activités est impressionnante.

Ici, on travaille toujours en équipe, jamais seul (visites aux malades, célébrations, finances, ...)

- La paroisse est divisée en six communautés. Chacune a ses propres locaux pour célébrations, réunions, fêtes. L'église paroissiale est un peu un point de référence. Chacune élit deux représentants par an. Ces douze personnes plus le prêtre constituent le Conseil Paroissial. C'est lui qui prend les décisions.

- Les décisions concernent surtout les besoins des gens: eau, activités de promotion sociale, ... et peu les activités plus religieuses: pastorales diverses, entraide, ... qui tiennent davantage par elles-mêmes.

- Chaque communauté a son autonomie. Elle a son propre conseil élu. Elle a sa célébration du dimanche, présidée par un laïc le plus souvent ou une religieuse s'il y en a. Chacune a ses activités de pastorale, mais il y a beaucoup d'entraide entre elles.

- On évoque le travail dans les grands immeubles. C'est plus difficile. Il s'agit de gens de classe moyenne. Ils sont beaucoup plus individualistes. Cependant, on y tient une célébration par mois. Catéchèse et groupe de prière se font une fois par semaine.

- Ici, les activités de quartier abondent. Elles sont autonomes par rapport à la paroisse, mais sont toujours, en fait, animées par des chrétiens. Ainsi, la population élit huit personnes qui se réuniront une fois par mois en un conseil de santé. Celui-ci veille à ce que le travail de santé des services officiels soit amélioré. Ils entreprendront les démarches auprès des autorités pour exiger ce qui manque.

- Tout est venu d'en bas ! Ainsi la création de crèches, avoir accès à de la nourriture bon marché, avoir de vraies rues, des égouts, des bus qui viennent jusqu'ici ...

- Ici il n'y a pas de ministres spécialisés pour les baptêmes et les mariages ; cela existe cependant dans des paroisses voisines sans problème. Dans ce cas, ils sont reconnus par une célébration spéciale de l'évêque et un mandat à temps limité. Mais cela ne fait pas l'objet d'un choix systématique venant de l'évêché. On veut éviter que des laïcs ne deviennent une sorte de vicaires, plus autoritaires éventuellement que le curé classique. Ici, le fait celui qui sait faire et est reconnu apte. Mais on ne veut pas le différencier des autres.

- Le diocèse a connu l'expérience des diacres ordonnés. Ce fut très négatif et abandonné. Ce fut vécu comme une manière de devenir prêtre - au sens traditionnel
- mais au rabais.

- Il faut éviter des ministères reconnus à vie comme le diaconat. Les gens peuvent y devenir très autoritaires, et s'ils ne conviennent plus, il faut quand même les supporter.

- Quand il y a un mourant, c'est un laïc qui rend visite. Traditionnellement, au Brésil, la messe pour le défunt a lieu précisément sept jours après son décès. Les prêtres des paroisses voisines se sont arrangés pour célébrer une "messe de l'espérance". Chacun a son jour de la semaine et les familles des défunts se réunissent le jour voulu là où a lieu la célébration.

- Peut-on envisager l'ordination de personnes plus engagées ?

- Bien sûr ! Cependant, il reste une mentalité où le prêtre comme tel est demandé. Le "saint" prêtre qui tient son rôle dans l'Église.

- Le célibat du prêtre est-il important pour vous ?

- Non, c'est quelque chose de lourd à porter, répond de suite une femme.

- Un homme dira : cependant avoir une famille est aussi quelque chose exigeant. Il serait difficile de concilier les deux. (En fait, lui et sa femme ont été présentés comme ''passant plus de temps dans les activités communautaires qu'en famille ").

- On justifiera : pour le prêtre, c'est la paroisse qui est sa famille ...

- Un' jeune dira : si le mariage était possible, il y aurait plus de candidats.

D'ailleurs, dans les sectes, cela se fait.

- Et l'avenir ?

- Si les problèmes matériels se résolvent - mais on est loin du compte - on aura plus de temps pour l'aspect spirituel et religieux. .

- Et s'il n'y avait pas de prêtre?

- Tout continuerait. Et l'on - typiquement des femmes - ferait des célébrations sans problème.

 

4. Eucharistie et événements de la vie dans la communauté

On devait aller à l'eucharistie. Il y eut un mot de Jean-Loup, des applaudissements. On y fêtait les dix ans de mariage d'un couple très engagé dans la paroisse. L'évêché l'aida en son temps pour faire ses études d'avocat vu ses engagements à ce moment.

En début d'eucharistie, ils montèrent vers l’autel. Il apportait le cierge pascal ; elle le bouquet de fleurs pour l'autel. Au moment de la consécration, les deux célébrants les invitèrent à l'autel. Ils leur confièrent le pain à l'un, le vin à l'autre, qu'ils présentèrent à l'assemblée. Les célébrants se mirent à leurs côtés pour les paroles de la consécration. Plus tard, ils communièrent sous les deux espèces et distribuèrent la communion.

La veille, dans une autre eucharistie, la célébration de noces d'or d'un couple invité devant l'autel avait remplacé l'homélie. Ils renouvelèrent leur engagement matrimonial et se remirent mutuellement l'anneau au doigt ... Deux exemples de ce qui s'appelle "célébrer les événements de la vie" ...

5. Et la violence à nouveau

Il y a huit jours, il y avait fête dans les locaux de cette paroisse. Un jeune aurait touché la fille d'un autre. Celui-ci sortit un revolver et le tua. On découvrit alors que le mort avait sur lui deux revolvers. L'assassin s'en fut sans plus de problème, du moins avec la police. Dans ces quartiers, il y a beaucoup de violence ; le crack, en particulier, fait des ravages.

6. Où des familles se sont regroupées et construisent elles-mêmes leur maison

De l'aide financière de la ville permit d'entreprendre 86 programmes de mutiraô, c'est-à-dire de "travail communautaire" pour la construction de maisons. Depuis lors, l'aide fut interrompue. En période électorale, construire des ponts et des échangeurs sur les grandes voies de la ville est plus payant, nous dit-on. Actuellement, 400 familles sont logées, regroupées par sous-groupes de 20. La construction de 46 maisons est en cours et 110 sont encore prévues.

Pour entrer dans le mouvement, il faut ne pas avoir d'autres propriétés, et avoir un à cinq "salaires", car il en coûtera 10-15 % du revenu familial. Il faut encore du temps pour participer aux réunions et aux travaux : au moins une personne de la famille pendant le week-end. L'on commence ensuite par des cours pour apprendre à construire. Et l'on s'organise : pendant les travaux, il y a cuisine communautaire, garderie pour les enfants. Des problèmes ? Le manque d'argent des familles ; l'alimentation insuffisante pour faire ce travail lourd le week-end ; la lenteur des décisions officielles ... Ce n'est que quand les maisons sont terminées que se fait l'attribution aux plus nécessiteux du moment.

On visite des maisons toutes simples, qui ont 70 m2 répartis sur deux étages. Ils achètent de bons matériaux et cela coûte 7 à 9000 dollars (210 à 270 000 FB) pour les matériaux.

Ce mouvement est parti de la paroisse. Il a dû assez vite se rendre autonome de celle-ci, vu l'importance et les problèmes à traiter avec les autorités. Cependant, ses animateurs sont tous chrétiens et liés à leur communauté, ainsi l'avocat mentionné plus haut.

7. Quelques conseils d'un prisonnier de la prison de X. au Brésil

Si tu es riche, tu n'as rien à craindre. Agis à ta guise. Même si tu t'habilles pauvrement, ne t'en fais pas. On te reconnaîtra pour ce que tu es. Ils ont l'habitude. Ton langage, tes cheveux, tes mains, tes ongles, ton odeur donnent des indices qui ne trompent pas.

Mais si tu es pauvre, quand même tu pourrais t'habiller comme un riche, tu seras
reconnu comme pauvre : ton langage, tes cheveux, tes mains, tes ongles, ton odeur te démasqueront. Surtout, tu as certainement au moins quelques traits qui trahissent
qu'un de tes ancêtres était noir ou indien. Malheur à toi !

Si tu es riche et que tu as fait une grosse bêtise, n'aie pas peur ! Tu paieras un peu, mais il y avait certainement un pauvre pas loin de toi au moment des faits. C'était donc lui le coupable. Et s'il n'y en avait vraiment aucun, on en trouvera bien un que l'on "travaillera" ce qu'il faudra jusqu'à ce qu'il signe un papier où l'on écrira que c'était lui le coupable.

Si tu es pauvre et que ta conscience ne te reproche rien, sois prudent. Évite de rencontrer un policier quel qu'il soit. Il peut être en maraude à la recherche d'un coup à faire. Il a peut-être envie de s'amuser avec son revolver. S'il entre dans un bar où tu te trouves, rends-toi invisible, si tu peux ...

Si tu es arrêté, dis toujours le minimum. Ils risquent de te garder au commissariat. Souvent, ils ont une cage en barreaux de fer à l'extérieur où tu en rejoindras d'autres. Contre le soleil, contre la pluie ou le froid, tu ne peux rien. Si tu te demandes comment tu pourras dormir tant vous êtes entassés, organisez-vous pour que la nuit, à tour de rôle, certains puissent se coucher un moment.[1]  

Si tu es arrêté, toujours sois soumis, ne proteste pas. Ils ont tes papiers et ils peuvent les détruire. Et si tu n'as pas de papier quand tu es arrêté, tu n'existes plus : malheur à toi !

Si tu es riche, paie un avocat. Sinon tu as bien peu de chances d'en rencontrer un payé par l'État. Dans ta prison, ils sont trois-quatre pour des milliers.

Si tu es pauvre et qu'ils te cherchent pour quelque chose de sérieux, essaie plutôt qu'ils te tuent s'ils te trouvent un jour. Sinon, tu seras certainement torturé ; on t'écrase les couilles, on te met de "l'électricité n'importe où, on te pousse une bouteille dans l'anus. Tu signeras finalement n'importe quoi, et après tu as toutes chances de disparaître.

Si tu es un gros trafiquant de drogue, tu ne risques rien et tu le sais. Tu as pour cela les relations qu'il faut. Si tu n'es qu'un petit, rien n'est perdu. Tu as bien l'argent qu'il faut pour "acheter", dans les nouveaux bâtiments, une cellule destinée à 50-80 personnes. Tu pourras t'y installer à ta guise : TV, vidéo et tout le confort. Tu peux obtenir un prisonnier gay pour vivre avec toi. Il s'en ira quand tu auras la visite de ta femme fin de semaine. Comme pour tous, il ne t'en coûtera que 20 reais (= 20 $) par 5 minutes pour être seul avec elle. Les femmes prisonnières n'ont pas cette faveur. Surtout, tu auras ton téléphone autonome (GSM) pour continuer à diriger tes affaires au dehors et t'organiser, car tu auras tout pouvoir pour vendre la drogu dans le bâtiment où tu te trouves (plus ou moins 500 prisonniers). Tu seras "le roi" avec des distributeurs à tes ordres. Tu feras la loi.

Tu t'étonnes. Ici, on est à peu près 7000 prisonniers recensés. Tu dois en compter 1000 de plus qui sont ici sans aucun document. Les rois, on ne les voit jamais ; mais je te jure qu'il y en a ici une vingtaine, disons entre dix et trente.

En prison, tu as un repas par jour : haricots, riz et farine de manioc. Parfois le menu change : un ou deux des trois produits manque.

On s'est un jour révolté contre cela. Alors d'autres policiers sont venus. On est tous descendus dans la cour. On a dû se mettre à poil pour qu'ils fouillent nos vêtements. Puis ils nous ont fait monter par groupes de dix et ils se sont amusés à nous tuer. Officiellement, il y eut 110 morts. Mais nous, on a compté nos copains disparus ce jour-là. Il y en avait 420. Le soir, des camions sont venus et ils ont chargé des corps. On les lavait au jet d'eau pour qu'il n 'y ait pas de sang qui tombe des camions. Cela aurait pu laisser des traces. Sache qu'on a finalement jugé les policiers qui ont fait le coup. Mais on les a reconnus en légitime défense et ils sont libres.

Ne donne jamais ton adresse, inventes-en une ! Sinon ils rendront visite à ta famille. Ils la rançonneront, abuseront des filles et des femmes. Mais ta famille aura sans doute déjà pu déménager, elle est au courant de ce qui peut l'attendre.

Espère que ta femme, si elle est belle, ne vienne pas te rendre visite. Que ta jeune sœur, surtout, ne vienne jamais. Des prisonniers protégés te menaceront de mort pour qu'ils puissent abuser d'elles à la prochaine visite. Et si un jour tu en sors, tu n'as aucune chance. Personne ne voudra te donner du travail. Tu devras te débrouiller !

Ne donne mon nom à personne, même pas à la Ligue des Droits de l'Homme, je serais en danger, je pourrais disparaître. [2]

D. Rio de Janeiro et ses favelas

1. À Rio, une nouvelle dimension !

Le grand Rio compte 10 millions d'habitants. Un bon ami, jésuite belge, professeur de démographie à l'Université, nous reçoit très aimablement. 1/ est encore conseiller de la Commission Nationale des Évêques du Brésil dans le domaine social. Passons sur ses autres responsabilités. 1/ nous propose de visiter avec lui la favela où il réside depuis vingt ans. Y aller seul est impensable, vu le risque.

Avec le combi de la communauté, il nous emmène dans une colline couverte de forêts où surgissent de splendides villas ainsi que le collège américain, le plus chic de la ville. On atteint 600 m. On est dans un col. À gauche, un rocher descend à pic du haut de ses 800 m. À droite, dans la forêt, se trouve un cimetière clandestin, dit-il.

Et l'on reçoit comme un coup de poing. On est en haut d'une favela - la sienne – qui redescend vers la mer. Ce ne sont que constructions dont on se demande comment elles tiennent debout tant la pente est raide. Toute une vallée, comme un morceau d'entonnoir gigantesque, est couvert de toitures. Comme si le sol partout s'était épaissi d'une couche de constructions. Dans cet espace, vivent à peu près 150 000 personnes, apprend-on.

La route redescend en lacets serrés, elle s'est faite plus étroite. D'autant qu'en bordure, de vieilles carcasses de voitures semblent attendre la dépanneuse depuis des années. Des blocs de béton qui la constituent ont été descellés par les pluies. Les bus y cassent leur suspension, dit-il. C'est l'unique passage carrossable. On arrive bientôt à une petite place. Elle est occupée par des étals de commerçants. Partout les maisons se sont faites commerces ; on dirait plutôt entassement de marchandises en tous genres, jusqu'à des centaines de poulets vivants dans des cages superposées. Une voiture de police s'est arrêtée. Un policier en sort, le revolver au poing. Appuyé sur la portière, il regarde. De là partent des "rues". Ont-elles un mètre de large ? Les constructions (la favela est très ancienne) atteignent cependant deux-trois étages.

Au coin, on visite la grande salle qui sert d'église ; des ateliers de menuiserie, de couture (une douzaine de machines) ... On visite une crèche de 120 enfants, lieu d'alphabétisation d'adultes le soir, de catéchèse le week-end. Tout est empilé l'un sur l'autre ; on monte, on redescend des escaliers. Le béton est noir d'une moisissure qu'entretient la pluie. On y connaît d'ailleurs de redoutables problèmes d'infiltration d'eau.

On visite le premier logement de notre ami où ils ont commencé à deux il y a vingt ans. Au premier étage, à peine de quoi mettre deux lits. Leur fenêtre donne sur les fils à haute tension. En bas, l'égout collecteur à ciel ouvert rend la "rue" un peu plus large. On y trouve cependant de petits ordinateurs qu'utilisent des étudiants de l'université pour former des jeunes ... L'on prend une autre "rue", elle longe aussi l'eau d'un égout. N'est-on pas carrément sous des constructions ? Les marches sont très hautes, car cela grimpe trop. Elles sont glissantes par l'humidité. On prendra un autre passage par une "rue importante". Ce sont des marches en béton le plus souvent. Pour se croiser, on se colle contre les murs. -

On est grimpé sur la terrasse de son nouveau logement : une maison de deux étages bien construite, autrefois propriété d'un "roi" de la drogue, personnage important.[3] Et l'on cause pastorale, avenir de l'Église et Église de l'avenir, sectes (elles abondent dans la favela, mais cela fait un temps qu'il n'y en a plus eu de nouvelles). On est en pleine harmonie, en communion. Passons.

On évoque la violence, les morts, ... et quelques problèmes pratiques. Ainsi, quand il fait chaud (facilement 36° la nuit) et qu'il n'y a pas d'air car on a construit l'un contre l'autre et les fenêtres manquent. Quand il pleut. Récemment un torrent de pierres et de boue venant de la paroi rocheuse a bloqué les tunnels de la grand-route au pied de la favela : deux jours sans pouvoir aller travailler au centre. On découvre cette nouvelle dimension : vu de haut, il n'y a que des toits, les "rues" ne se voient pas ; et l'on ne peut distinguer combien il y a d'étages aux constructions. Problème en conséquence : les photos d'avion qui servent au recensement de la population sous-évaluent gravement le nombre d'habitants ... La nuit est tombée : partout des lumières sur cette paroi d'entonnoir dont la hauteur à la verticale fait
600 m, maximum 1500 m de pente et autant dans sa largeur maximale. Un entassement humain, que nous n'avions jamais vu.

Au retour, à l'entrée des tunnels (deux fois deux bandes de circulation), là précisément où le torrent avait dévalé, tout contre la route, son bruit et ses gaz, des familles se sont installées ... Une nouvelle dimension, un autre monde. De l'autre côté de la route, ce sont des buildings de 15-20 étages, puis la mer.

On retournera au centre manger une pizza. L'équipe de football du Brésil joue contre la Hongrie. Un hurlement fou brusquement ... Le Brésil a marqué un goal.

On saura plus tard que la favela visitée s'appelle la Rocinha[4], considérée comme la plus dangereuse de tout le Brésil. À certaines époques, certains y circulaient armés y faisant la loi, celle du plus fort et de la drogue. Sacré Thierry, parler aux évêques, aux chefs militaires du pays, avec les pieds à pareil endroit ! Chapeau !

2. Une précision sur la police ... et d'autres qui profitent bien du régime

Savoir que le policier moyen, outre son arme de service (un gros calibre à cinq coups) a encore un autre revolver personnel el une arme blanche. Un de leurs chefs reconnaît que c'est nécessaire pour faire face aux armes des bandits beaucoup plus puissantes. On lit justement dans le journal qu'à Rio la police a confisqué 3500 armes lourdes très sophistiquées dont 4 fusils tirant 700 coups-minute, ces derniers 18 mois.

Le hic est que, quand il y a mort d'homme, on ne trouve, au grand jamais, des balles
provenant d'armes de la police ...

On apprend qu'une banque, El Banco Economico da Bahia, il y a deux ans, a failli faire faillite : elle a gagné trop de sous lors de l'inflation, a été mal gérée, et certains en ont un peu trop profité. Tout ce que compte l'Étal de Bahia comme sénateurs, députés, maires de grandes villes et autres grands personnages, se sont présentés ensemble au bureau du Président du Brésil, exigeant une solution. L'État a, en conséquence, payé l'équivalent du budget annuel de l'éducation pour la sauver. Actuellement, une autre banque, El Banco Nacional, est en faillite. Il y a eu fraude et on a appris par le journal que dix-huit dirigeants avaient été arrêtés ... pour être relâchés (on ignore si c'est sous caution) deux jours plus tard. Mais ils seront jugés, lit-on. Y arrivera-t-on vraiment ? Si oui, quand sera-ce? Après la date de prescription ?

Autre chose : le parlement vient de voter une taxe de 0,25 % sur tous les chèques émis. Enfin, les riches vont payer un peu ... Mais aussi le pauvre car il est le plus souvent payé par chèque, en fait. Cet argent devrait servir à renflouer le système de santé public - celui destiné aux pauvres, les trois quarts des Brésiliens - plus que malade. L'ennui est que le projet de réforme du service de santé n'existe même pas encore. Mais il faut savoir que pas moins de la moitié des hommes politiques importants sont médecins et que les cliniques privées - donc hors du système de santé ici - sont en plein développement, de même que les assurances-santé privées. Or ces cliniques se plaignent justement de ne pas recevoir assez de l'état (qui les paie comme chez nous pour chaque acte médical et technique presté). On apprend qu'au Brésil trois cinquièmes des accouchements se font par césarienne. Normalement, cela ne devrait se justifier médicalement qu'une fois sur dix. Mais l'accouchement par césarienne rapporte plus et il ne prend qu'une demi-heure au médecin, qui peut l'effectuer au moment qui lui convient, au besoin à la chaîne.

Conséquence aussi de ce système : la natalité est devenue très proche de la nôtre. En effet, l'utérus ne peut normalement supporter plus que deux ou trois césariennes. Il faut alors ligaturer les trompes, ce qui stérilise définitivement la femme.

3. Mais, diable ! Que fait donc l'Esprit-Saint ?

Il y a plus de 300 évêchés au Brésil. Il y en a actuellement une bonne cinquantaine qui attendent la nomination de leur évêque. Le Saint-Esprit n'en sort plus ! Le nouveau nonce - il était un bon ami de Mobutu au Zaïre - a récemment convoqué vingt prêtres dont il songeait à faire des évêques. Huit refusèrent d'emblée. Il en sortit une liste de propositions au Vatican, mais ce fut lui, cette fois, qui les refusa ... Le nonce n'est cependant pas de gauche, que l'on sache.

On nous dit que, malgré tout le souci de ne choisir comme évêques que des gens dans la ligne du parti, il leur arrive de se tromper. Il y a aussi des gens qui changent, une fois nommés. Œuvre de l'Esprit ?

Donnons quelques potins. L'archevêque de Rio de Janeiro a eu 75 ans l'an passé, mais Rome lui a demandé de continuer. Il est bien dans la ligne. Par contre, on n'oserait jamais nommer pour le remplacer un de ses coadjuteurs, tous pires l'un que l'autre : "Opus Dei" (se dit Opium Dei en brésilien), etc. Par contre, il est évident que Mgr Arns de Sao Paulo quittera le jour de ses 75 ans. On lui a d'ailleurs déjà rogné les ailes depuis longtemps en découpant son diocèse au profit de gens sûrs. Le successeur de Dom Helder Camara à Recife, après avoir détruit ce qui avait été mis en place, se retrouve maintenant sans ses deux coadjuteurs. Ils étaient spécialement conformes mais ils n'ont pas tenu le coup. Sachez qu'à la réunion de Saint-Domingue de tous les évêques d'Amérique latine, la rencontre a failli tourner court. La plupart des évêques voulaient partir, écœurés des manipulations romaines. Un évêque a osé publier les moyens utilisés. On comprend que l'Esprit-Saint soit réduit au chômage, du moins à ce niveau.

N.B. Texte lu et approuvé aux pieds du Christ de Corcorado, en notre plage de Copacabana. Le soleil nous gratifiait de 280 en ce temps de grâce de l'hiver 96.

En guise de conclusion

Et l'on est parti pour Brasilia : d'autres rencontres, d'autres découvertes. Du Congrès lui-même, il sera parlé ailleurs. Dire cependant combien nous avons été heureux de nos découvertes préalables pour mieux comprendre ...

Au retour, à l'aéroport, l'un de nous sentit le besoin de s'isoler (pour réfuter l'angélisme par un acte concret). Un homme travaillait à la propreté du lieu. Il vint vers lui, lui indiquant le savon, puis il se pencha pour rafraîchir un peu ses souliers. Il tendit ensuite les serviettes en papier.

Quel besoin de sous devait bien avoir cet homme pour faire tout cela ? Mais dans son geste, on pouvait aussi reconnaître un goût de la rencontre. Notre membre H.L.M. n'avait plus de monnaie et il lui répondit par un sourire. Ce ne fut pas la déception.

Image de ce tiers-monde, réduit à nous mendier parfois, mais aussi si chaleureux et désireux de rencontre. Nous l'avons rencontré, ce tiers-monde, dans tant de visages rencontrés. Ils ne nous ont jamais rien demandé, sinon que d'accepter leur accueil, leur proximité.

Quand donc les riches, dont nous sommes, cesserons-nous de les exploiter ?

Édouard DEL REY

 

*

Quelques réflexions six mois plus tard ...

 

Le carnet de voyage de juillet dernier au Brésil ne comportait aucune conclusion. Pour son auteur cependant, cette expérience a depuis lors nourri bien des réflexions, renforcé diverses intuitions ou convictions. Ces notes demandaient une sorte de synthèse. Un compte rendu de la réunion de la "Fête de l'Espérance" organisée par Sonalux (Solidarité-Namur-Luxembourg) à Floreffe le 27/10/96 m'en donne l'occasion. Il s'agit d'un atelier sur les suites de la "Déclaration du Peuple qui est Église" regroupant 95 personnes.[5]

Une dynamique unique dans sa diversité

À lire le carnet de voyage, on pourrait penser que les Communautés Ecclésiales de Base ne sont guère que des expériences isolées, fort diverses entre elles. Ainsi n'y a-t-il pas unité de langage quand il s'agit de décrire les responsables dans les communautés : ministres extraordinaires de..., animateurs, catéchistes, "articuladores", ...

Ce ne sont là que variantes dans les vaguelettes d'un fleuve dont toutes les gouttes d'eau sont animées d'un même mouvement qui va de l'avant. Cette vie unique est celle d'une nouvelle Église qui grandit et qui est déjà, à nos yeux, l'Église de demain. Ce sont des forces vives du monde d'aujourd'hui qui s'y retrouvent, s'y concentrent, découvrent et expriment la bonne nouvelle de Jésus. Ce sont des gens d'aujourd'hui, avec leurs cultures propres, qui font l'expérience de Jésus ressuscité parmi eux. Ce n'est pas une institution ancienne qui reprend vie. C'est quelque chose de neuf qui naît, qui fait son expérience propre, et qui, en même temps, se sait et se veut en continuité avec les croyants qui les ont précédés, parce que, eux aussi, en leur temps, dans leurs cultures et mentalités, dans leurs langages, ont fait la même
expérience qu'eux aujourd'hui.

Leonardo Boff nous parlera des 100 ou 200 000 Communautés Ecclésiales de Base du Brésil. Mais celles-ci se retrouvent aussi en abondance dans les autres pays d'Amérique latine, dans tout le Tiers-Monde ... On en trouve même chez nous : vieille Europe aux Églises bientôt vides et au clergé à l'âge de la pension bien sonné pour la plupart.

C'est l'Église de demain qui s’y trouve en gestation

La conférence de Leonardo Boff développe ce thème. C'est une évidence ! Ce qui est vraiment neuf, c'est que chaque personne dans la communauté est reconnue dans sa richesse et participe réellement aux quatre piliers fondateurs de tout modèle d'Église, selon Boff : la Parole, la célébration, les ministères, et la mission. Le modèle pyramidal du prêtre qui délègue à des laïcs, lui-même étant délégué de l'évêque, etc., n'a plus cours. C'est un autre esprit, ce n'est en rien du replâtrage. On reprend les choses tout autrement, par le bas, et on crée de l'inédit, du tout neuf. Comment le décrire ? Je fus attiré par le compte rendu de la réunion à Sonalux. À y regarder de près, j'y trouvais tous les traits essentiels de la description de notre expérience brésilienne (et quelques autres d'ailleurs). Montrons cela.

L'introduction à trois points plus développée dans le texte de Sonalux évoque le pouvoir dans l'Église. Nous y reviendrons ultérieurement. Elle affirme d'emblée : "Il ne suffit pas de parler d'Église Fraternelle". Dès le premier titre, on ne parlera plus que de Communautés que l'on demande "d'impliquer dans l'institution des différentes responsabilités". Et l'on retrouve "la reconnaissance des vocations (= aptitudes) par et dans les communautés" ; "choix, élection ou ratification" par celles-ci ; "avec la question de l'articulation de la communauté à un ensemble plus large ; limiter les désignations et mandats dans le temps". Le choix et le rôle des différents animateurs rencontrés ne se décrit pas autrement.

"Au sujet des prêtres (second titre), on désire ne plus identifier prêtre et pouvoir : la question du responsable-animateur de la communauté doit être distinguée de celle du service sacramentel des prêtres". Les séminaristes rencontres dans la campagne brésilienne ne disaient pas autre chose. "Penser l'organisation des ministères en fonction des besoins et de la vie des communautés, et non pas en fonction d'un programme préétabli". Mais c'est l'évidence de la vie. Et si sous ce titre on n’évoque pas le célibat ou le sexe du prêtre, c'est bien évidemment parce qu'il n'y a pas lieu de continuer à bloquer la situation par une obligation et un interdit.

Dans les propositions d'action qui achèvent la réunion de Floreffe, on lit : "après réflexion et approfondissement, prendre les signes du pain et du vin et célébrer Jésus-Christ même sans prêtre". Je rappelle par exemple cette rencontre avec un prêtre de paroisse rurale un dimanche à 11 heures, alors que les 22 communautés constitutives de sa paroisse étaient chacunes réunies pour leur célébration du dimanche.

En fait, le vrai problème est-il réellement le "service sacramentel du prêtre" ? Ne serait-il pas davantage celui d'une personne concrétisant le lien entre les communautés, le lien avec les responsables sur un plan plus large que les communautés d'une zone ou d'une région (évêques) et assurant par là, en quelque sorte, la continuité avec les croyants du passé, l'unité des croyants, l'Église ?

Le troisième titre de Floreffe traite "des structures de décision ". "Il faut développer l'expression démocratique ; donner un pouvoir réel aux conseils : co-décision ...
(Question cependant, car la vérité humaine ou évangélique ne se décide pas à la
majorité des voix ... )"

Ainsi donc, des positions et réflexions de chrétiens belges se retrouvent décrire avec justesse le vécu des communautés rencontrées au Brésil et ailleurs. Ne serait-ce pas le même Esprit, en définitive, qui inspire les réalités du Tiers-Monde comme les ébauches et les désirs d'ici : le même Esprit animant L'unique Peuple de Dieu et lui montrant la voie de L'avenir?

Quel avenir ? Quelle espérance ?  

Ici aussi, le texte de Floreffe nous dévoile dès le départ le nœud où, d'une certaine façon, tout se joue. L'introduction aux trois points déjà cités nous dit : "La réflexion sur le pouvoir et les structures de pouvoir dans L'Église semble fondamentale ... "

S'il n'y a pas de gens qui s'assemblent en communautés ; s'il n'y a pas de prêtres qui acceptent ou promeuvent les communautés de base - au moins dans l'état actuel - ; s'il n'y a pas d'évêques qui encouragent, ou du moins acceptent, voire tolèrent, cette orientation de la vie chrétienne ; si Rome continue à se bloquer et à refuser cette orientation ; quel sera l'avenir ? Certains pensent que maintenant que les situations politiques sont moins tranchées (il n'y a plus de dictature de droite), les communautés de base vont peu à peu s'essouffler. Ce qu'on a pu percevoir à ce sujet est double : la relative libéralisation permet des engagements plus clairement sociaux, politiques ou syndicaux hors des communautés de base qui furent un temps le seul lieu de résistance possible au pouvoir. Aussi avec le temps, nombre d'animateurs de communautés chrétiennes sont-ils passés à d'autres structures. Cependant, les questions de survie n'ont pas cessé pour autant pour les "pauvres". On en a cité divers exemples. Les communautés de base ne sont pas près de se désengager des efforts et des luttes pour plus de justice et ne risquent pas de devenir des sectes de prière et d'évasion comme il y en a tant au Brésil.

Il y a une bonne année, nous a-t-on rapporté, le pape aurait dit lors d'un voyage en Amérique latine que maintenant que le communisme s'était effondré, la théologie de la libération cesserait bientôt d'exister. Rien n'est moins vrai, pensons-nous. Celle-ci a réconcilié pour les pauvres - et pour chacun - foi et engagement, tant dans les communautés que dans la vie. Dans ce que L'on a pu approcher, c'est bien là le terreau essentiel, l'intuition première d'où tout part. Il s'agit d'une intuition chrétienne, non politique. Les communautés de base et l'esprit de la théologie de la libération ne sont que les deux faces d'un même vécu: l'Évangile à l'œuvre aujourd'hui.

Avenir et pouvoir

Mais le pouvoir dans l'Église est bien une réalité. Grâce aux moyens de communication, il l'est plus que jamais. Le contrôle exercé sur tout qui pense ou réfléchit n'a sans doute jamais été aussi puissant. C'est particulièrement vrai dans le Tiers-Monde. Ainsi tel théologien brésilien confronté à Rome sur le contenu de conférences dont Rome avait l'enregistrement alors que leur auteur n'avait conservé ni texte ni enregistrement vu leur peu d'importance.

Et l'on arrive à la clé du pouvoir, la nomination des évêques. On a évoqué la question pour le Brésil. Rome ne veut pas des communautés de base, pas plus que de la théologie de la libération, et elle se donne les moyens de sa politique ... Jusques-à quand ?

Edouard Mairlot (Hors-les-murs)

Notes :

[1] En fin de séjour, la presse parla de trois morts par étouffement dans une de ces cages. Aucun policier ne fut arrêté.

[2]  Ce qui est décrit ici est actuel. Le langage de notre témoin est fidèlement respecté. Ultérieurement, on a pu connaitre un livre sur la torture au temps des militaires : Brasil : Nunca Mais. Terrifiant ! Il est préfacé par le cardinal Ams, archevêque de Sao Paulo, qui le cautionne.

[3]  La vente se fit de la prison par téléphone. Le jour même du paiement, il s'évada de la prison (en payant des gardiens bien évidemment).

[4]  Le petit lopin de terre du pauvre qu'il défriche et dont il survit. fi peut vendre les surplus
éventuels. Mais le gros' propriétaire voisin peut toujours l'en expulser par la loi du plus pauvre. Le rêve sans doute des citadins qu'ils sont devenus.

[5] Voir la revue "Résistances" issue de l'affaire Gaillot.





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