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Donner de la voix

40 ans d'occupation en Palestine, ça suffit !

Edouard Brion
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Durant ce mois de juin, nos gouvernants et nous serons sollicités par l’événement. Dès le début du mois, la Belgique préside le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le 10, un nouveau parlement sera élu.

La veille, au Parc du Cinquantenaire à Bruxelles, nous serons nombreux à clamer : 40 ans d’occupation en Palestine, ça suffit ! Il faudra faire en sorte que ce cri se répercute au sein du futur parlement et jusqu’à l’ONU. En effet, non seulement la situation des populations occupées depuis tant d’années ne fait que se dégrader, mais la tournure des événements en Irak et en Afghanistan pourrait faire espérer des retombées positives dans la région.

Nous ne devons pas nous lasser d’égrener la litanie des injustices et des souffrances dont ce peuple palestinien est accablé.

Un enfermement derrière une barrière de « sécurité » envahissante.

500 barrages militaires paralysants, humiliants, parfois meurtriers.

Toutes les nuits, des incursions de l’armée israélienne dans les villes palestiniennes.

10.000 prisonniers dont de nombreuses femmes et même des enfants.

Spoliation des terres et de l’eau, interdiction de construire.

Confiscation de maisons ; confiscation des droits de douane.

Arrachage de dizaines de milliers d’oliviers.

Occupation par un nombre croissant de colons, 460.000 aujourd’hui...

Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Depuis 1948, bientôt 60 ans, la souffrance du peuple palestinien perdure. Depuis 1967, depuis 40 ans, l’Etat israélien entreprend méthodiquement et minutieusement le grignotage et la désagrégation des Territoires palestiniens occupés. Ils ne représenteront bientôt plus que 40 % des territoires occupés en 1967 si Israël mène à terme sa politique de colonisation et d’annexion. Depuis 40 ans, l’Etat israélien confisque et s’approprie les terres palestiniennes pour l’installation de colonies de peuplement. Depuis 2002, cette politique de colonisation s’est encore accentuée avec la construction du Mur, dont le tracé est situé à plus de 80% en deçà de la ligne verte, à l’intérieur des Territoires palestiniens occupés. Présenté comme obstacle aux attentats suicides, son objectif réel est de renforcer et de parachever les mesures d’annexions de l’ensemble des colonies israéliennes ainsi que de Jérusalem-Est qui se retrouve physiquement coupée de la Cisjordanie et interdite d’accès aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.

En dépit de toutes les résolutions des Nations Unies et de la condamnation édictée par la Cour Internationale de Justice dans son avis du 9 juillet 2004, déclarant l’illégalité du Mur et rappelant l’illégalité des colonies et de l’annexion de Jérusalem-Est, Israël poursuit ses violations du droit international et du droit international humanitaire.

Si le présent paraît bien noir, y a-t-il des raisons d’espérer ? Pour Mgr Sabbah, patriarche latin de Jérusalem, comme il nous le disait en novembre dernier, c’est non, à moins que le gouvernement américain modifie sa politique vis-à-vis de l’Etat d’Israël. Pour évaluer les possibilités de changement à cet égard, il faut examiner l’évolution de la politique des Etats-Unis dans le reste du Moyen-Orient. A partir du fameux 11 septembre 2001 et des bombardements de l’Afghanistan depuis le 7 octobre, on peut dire que la politique soutenue par les Américains en Israël s’élargissait à l’ensemble de la région : à la colonisation des terres palestiniennes et à leur occupation militaire par Israël correspondait l’occupation de l’Afghanistan et, deux ans plus tard, de l’Irak. Au terrorisme d’Etat du gouvernement israélien correspondait celui de gouvernement américain. Le même phénomène se faisait jour aussi du côté islamique : les attentats suicides en Palestine trouvaient des imitateurs dans les pays voisins. Vu ce qui se profile du côté de l’Irak, ne peut-on imaginer qu’un mouvement inverse se produise et que le changement tant attendu finisse par arriver ? En effet, la politique d’occupation militaire de l’Irak est un échec, et on s’oriente vers une négociation qui impliquerait les pays de la région. Peut-on espérer que la même logique amène un jour les protecteurs d’Israël à remettre en question cette politique d’occupation violente imposée pareillement aux Palestiniens ? L’avenir le dira.

Quoi qu’il en soit, l’inaction de la communauté internationale face à l’émiettement des Territoires palestiniens occupés et aux conditions de vie que l’occupation militaire israélienne fait subir à la population palestinienne ne peut plus continuer.

Raison de plus pour faire entendre notre voix auprès de nos représentants au parlement belge ou européen. Demandons-leur de prendre des mesures urgentes pour contraindre l’Etat israélien à se retirer des Territoires occupés en 1967, à démanteler toutes les colonies israéliennes de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et à démanteler le Mur construit en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Demandons-leur aussi d’agir pour la relance des négociations entre Israéliens et Palestiniens à travers une conférence internationale sur le Proche-Orient qui ait pour objectif la création, aux côtés de l’Etat israélien, d’un Etat palestinien viable et indépendant, dans les « frontières » de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi que le règlement des questions en suspens. Demandons-leur enfin de faire reconnaître l’Etat palestinien par le gouvernement belge qui sera mis en place après les prochaines élections. La journée du 9 juin à Bruxelles doit être le moment d’une mobilisation massive pour faire entendre cet appel et donner de la voix.

Edouard Brion (Mouvement Chrétien pour la Paix)


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