liminaire
Pierre A. Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
Pour la deuxième année consécutive et un deuxième printemps, nous voici à nouveau forcés à plus d’isolement et de distance, et privés en particulier des célébrations communautaires pour Pâques. Mais nous tenons à vous dire notre désir de communiquer et d’être-ensemble et vous faire part des réflexions partagées dans notre petite équipe.
Mais pourquoi pas d’abord un brin de poésie avec ce si beau texte de Jean Lavoué et qui est bienvenu en ces beaux jours de printemps ?
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Les nombreuses analyses suscitées par la situation actuelle attirent de plus en plus l’attention sur la nécessité d’un équilibre à trouver : si la pandémie met nos vies en danger, ne risque-t-elle pas aussi notre humanité ? Comme l’écrit Christine Pedotti en présentant le magnifique Cahier de Printemps de Témoignage Chrétien « Peut-on sauver le monde ? » : « C’est un étonnant paradoxe : alors que la question du salut telle que la traitent les grandes traditions religieuses ne fait plus guère recette auprès de nos contemporains, il est plus que jamais question de sauver le monde. » Nos vies bien sûr, mais nos santés, nos « valeurs » , nos économies, notre environnement, … ?
Parmi bien d’autres, permettez-nous de vous suggérer deux lectures qui nous ont éclairés : celle de Cynthia Fleury, Ci-Gît l’amer et celle de De la vraie vie, de François Jullien.
Et plus abordable sans doute, ce beau texte de Leonardo Boff qui dit fort bien le partage de responsabilité que nous aurions tendance à oublier en nous défaussant avec simplisme sur les autres, les jeunes, les politiques, les experts… Il nous a semblé mériter d’être traduit et partagé.
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Revenons à notre prochaine fête de Pâques… Depuis une année donc, paroisses et groupes de toutes sortes, grands et petits, ont tenté de pallier le manque de rencontre par des « eucharisties virtuelles » diversement appréciées, sans même parler de la fracture numérique sous-jacente. Après les réflexions que Philippe Liesse nous avait partagées sur « vivre sa vie en eucharistie » et sur « célébrer autrement » nous sommes heureux de vous partager cette opinion bien argumentée qui nous vient d’Irlande : Participer à une eucharistie zoom. Un bref débat entre nous suggère quand même qu’on continue de s’interroger : si cette pratique ouvre des perspectives sur la décléricalisation, son centrage sur le cultuel reste-t-il « la » solution ? Il suppose en tout cas une vision du « Faites ceci en mémoire de moi » qui mérite d’être discutée : qu’est-ce que Jésus nous invite à « faire » en mémoire de lui… ?
Pour combler un vide, mais peut-être aussi ouvrir de nouveaux horizons, le prieuré de Malèves a choisi une fois de plus d’innover pour les prochains « jours saints ». On pourra participer à des célébrations évidemment originales ces jeudi, vendredi et samedi à 18 heures en direct sur Vimeo et en différé sur Youtube. Cliquez pour en trouver le programme et les liens.
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Ne profiterions-nous pas de cette fête de Pâques inhabituelle pour en approfondir le sens « autrement » ? On nous a toujours dit qu’elle signifiait « passage ». Et pourquoi pas une autre appellation qui résonne peut-être mieux aujourd’hui, comme le mot « transition » ? C’est à cela que Jean-Pol Gallez invitait l’église dans son excellente intervention publiée dans notre dernier bulletin.
Et c’est aussi ce mot que privilégie le moine bénédictin François Cassingena-Trévedy à l’occasion de la sortie de son dernier livre "Chroniques du temps de peste. Donner un sens à ce que nous vivons", qui rassemble l'intégralité de ses chroniques des temps de confinement (éditions Tallandier). Il présente ses vœux de Pâques sous cette forme peu banale que nous éprouvons beaucoup de plaisir à vous partager :
« Nous sommes appelés à vivre une triple transition. Une transition écologique (passer de l'abus du monde à la coexistence pacifique avec la création). Une transition théologique (passer de la mythologie chrétienne et de la consommation religieuse à la foi nue). Une transition existentielle (passer de la mondanité machinale à la conscience vive et à la mise en œuvre de l'essentiel de notre vie). C'est cette triple pâque que je vous souhaite. »
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Enfin une petite annonce de « popote intérieure ». Celles et ceux qui reçoivent notre bulletin trimestriel (papier ou numérique) savent que nous avons opté pour une « fusion complète » : la coordination des Communautés de Base et le conseil de Hors-les-Murs ont décidé de centraliser la réception des abonnements sur un compte unique : c’est le n° BE20 0882 8180 0856 au nom de Hors-les-Murs à 1404 Bornival. On peut trouver le sommaire du dernier numéro en ligne. Si vous désirez vous abonner, prenez contact à revue-paves@outlook.be , car la banque de nous communique pas l’adresse des virements.
Pierre A. Collet (Réseau PAVÉS)
