Rapport annuel du réseau PAVÉS 2023-2024
au Réseau Eurpoéen Églises et Libertés
auteur anonyme
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
1. Le nombre de personnes engagées dans notre réseau continue de diminuer. L’activité concrète principale de PAVÉS se concentre sur la production d’un bulletin trimestriel d’une soixantaine de pages envoyé à quelque 600 adresses postales et presque autant en version numérique, ce qui constitue une audience non négligeable et un encouragement certain à poursuivre. Deux objectifs retiennent l’attention de l’Équipe de rédaction :
- assurer les liens et la circulation de l’information dans le réseau
- fournir des outils de réflexion et des propositions de changement et d’ouverture pour la foi chrétienne, pour l’Église, pour la société.
2. Les trois sujets qui nous ont le plus mobilisés cette dernière année portent sur les risques de déficit de démocratie (repli individualiste après Covid, montée de l’extrémisme, difficultés d’accepter les différences culturelles), la promotion des idées de Gaël Giraud (construire du commun) et de Hartmut Rosa (rôle social des religions) voire de François Jullien, l’engagement pour la transition écologique et l’éco-spiritualité (inspirée e.a. par Bruno Latour)
3. C’est le thème de la démocratie qui a été choisi par la coordination des Communautés de Base pour la journée de ressourcement du 1er octobre 2023. Voir notre bulletin de décembre 2023 (p. 37-43) et plus précisément https://drive.google.com/file/d/1R9860wnTAzXeQfIvOxP8epLwIaeKFWme/view
4. Le groupe Hors-les-Murs (prêtres mariés) s’est considérablement réduit mais continue à dénoncer l’obligation du célibat des prêtres en particulier en rassemblant les informations concrètes trop dispersées et en poursuivant le combat contre la sacralisation des ministères et pour leur diversification.
5. Concernant notre rapport à l’Église, nous avons tenu à continuer d’informer nos membres de manière critique sur l’évolution du Processus synodal et une deuxième étape de la consultation du Processus Synodal a débouché sur une « synthèse de nos priorités » qui a été publiée en ligne et dans la revue et envoyée le 3 mars 2024 sous forme de « lettre à nos représentants au Synode » ainsi qu’au Secrétariat du Synode et à notre hiérarchie en Belgique. Nous avons reçu deux réponses de nos représentants.
6. Depuis la 1ère session du Synode, les évêques de Belgique se sont fait remarquer par leur demande explicite de l’ordination diaconale des femmes et de l’ordination presbytérale d’hommes mariés. Mais cela reste au niveau des idées… : Veer Dusauchoit, une femme du diocèse de Malines, a saisi la justice en raison du refus de l’Église de lui permettre d’accéder à la formation de diacre. L’affaire sera examinée le 14 mai. Par ailleurs, comme l’avait déjà fait un diocèse de Suisse, le nouvel archevêque a choisi de ne pas remplacer deux évêques auxiliaires par des clercs mais par des femmes, en tant que « déléguées épiscopales » pour Bruxelles et pour le Brabant wallon.
7. Depuis plusieurs années, l’Église catholique de Belgique publie un Rapport annuel qui en est à sa 6e édition et qui manifeste une certaine volonté de communication et de transparence. Rappelons qu’en fin 2022, l’épiscopat flamand avait déjà décidé d’accorder une "bénédiction" aux couples homosexuels. Au menu particulier de cette année, l’attention a de nouveau été portée sur les "abus sexuels sur mineurs dans une relation pastorale" après la diffusion d’un documentaire Godvergeten (Les oubliés de Dieu) à l’automne 2023. S’en est suivie la création d’une nouvelle commission d’enquête parlementaire, toujours en cours.
8. Hormis cette question d’actualité, le rapport 2023 met l’accent sur les diverses formes d’aide et d’accueil de réfugiés ukrainiens développées par l’Église catholique en Belgique : l’Église catholique d’Ukraine en Belgique ne compte pas moins de 20 000 fidèles et onze prêtres, répartis dans quinze paroisses. C’est un chiffre particulièrement élevé, au regard des quelque 70 000 Ukrainiens accueillis en Belgique. À relier au fait que les Églises chrétiennes orientales connaissent ces dernières années un développement vigoureux en Belgique.
9. Mais l’accueil des migrants se passe de moins en moins bien et plusieurs mesures très restrictives ont été prises pendant l’année 2023, au point que le CIRÉ estime à plus de 100 000 le nombre de migrants en situation irrégulière. Le nouveau Pacte européen est de la même eau. Dans la foulée, et un peu comme en France, notre secrétaire d’État à l’asile a déposé un nouveau projet de loi qui est toujours en discussion et qui sera peut-être encore voté avant nos élections législatives du 9 juin. Notre réseau a collaboré à la campagne NotThisPact en envoyant à un millier d’adresses une proposition de « Lettre à nos députés européens » pour les inviter à ne pas voter le Pacte le 10 avril dernier, en vain comme on sait.
10. C’est sur cette question des migrants que notre engagement vis-à-vis du EN-RE est sans doute le plus évident via le « groupe d’appui aux droits des migrants » réuni autour de Fernand Jehl et animé par Sylvie Kempgens avec la participation active de plusieurs personnes de notre réseau PAVÉS (voir rapport séparé).
11. Concernant le droit à l’interruption volontaire de grossesse, le projet de loi de l’étendre à 18 semaines de grossesse est toujours en pleine discussion au Parlement fédéral et n’a pas abouti à ce jour.
12. À propos de l’euthanasie, les désinformations répandues en France à propos de la pratique en Belgique nous poussent à vérifier et à diffuser des chiffres et des situations plus proches de la réalité et mis à jour.
13. Après plusieurs années de discussions, le projet de remplacer ou de "compléter" les cours de religion et de morale laïque dans l’enseignement officiel par un "cours de philosophie et citoyenneté" en renvoyant lesdits cours hors de la grille horaire n’a toujours pas pu aboutir. Un bon article de la revue Politique vient de faire le point sur cette question. Cette évolution nous semble nécessaire.
auteur anonyme